Vous retrouverez au cours de votre voyage au Portugal, à Lisbonne ou ailleurs, l’évocation de personnages illustres qui ont écrit l’histoire de ce petit pays né au 12ème siècle.
Nous avons le plaisir de vous en présenter quelques-uns.
Vous entendrez également parler, au détours d’une visite ou d’une conversation, d’évènements heureux ou malheureux qui ont profondément marqué la mémoire du peuple portugais.
Certains même ont débordé les frontières du Portugal pour bouleverser l’Europe toute entière, ils font partie de la grande Histoire.
J’aimerai ici vous parler de la petite histoire de ce village dans la région de BEIRA-ALTA au nord est du pays, nommé SOUROPIRES . La découverte de son passé pour ceux que cela intéresse est un voyage particulièrement stimulant car méconnu du grand publique.
ce lieu garde dans ses entrailles le vécu de personnages comme ceux mentionnés ci-dessous.
SOUROPIRES . Son existence est lier a celle de la famille TAVORA dont les vestiges manifestent leur importance
Le procès des Távora (dit aussi affaire Távora) est un scandale judiciaro-politique portugais se déroulant entre décembre 1758 et janvier 1759 et qui, suite à la tentative d’assassinat du roi José Ier, entraîne l’exécution pour haute trahison des représentants de plusieurs familles nobles portugaises, dont les Távora. Ce procès, dont l’aboutissement est un cas unique dans l’Europe des Lumières, ainsi que le procès et l’expulsion des jésuites du Portugal, permettent au chef du gouvernement, le futur marquis de Pombal, d’affirmer sa position auprès du souverain et de faire taire les prétentions de la noblesse.
Aujourd’hui encore, les historiens ne savent pas exactement si les Távora furent réellement mêlés au complot ou bien plutôt les victimes d’un coup monté par le premier ministre. Toujours est-il que la reine Maria, après avoir chassé Pombal, fera réhabiliter le nom de la famille Távora le 23 mai 1781, après un procès en révision.
Dans la nuit du 3 septembre 1758, le roi José est à bord d’un carrosse anonyme, passant par une route assez isolée, et se rendant à Ajuda, après une soirée passée avec sa maîtresse. En chemin, deux ou trois hommes à cheval interceptent le convoi et tirent sur ses occupants. Le roi est touché au bras et le cocher grièvement blessé, mais il n’y eut aucun mort.
Le premier ministre Sebastião de Melo prend les choses en main, diligente une enquête immédiate et quelques jours plus tard, deux hommes sont arrêtés et torturés. Ils avouent leur crime et déclarent qu’ils agissent au nom de la famille Távora, laquelle aurait décidé de placer le duc d’Aveiro sur le trône. Les deux hommes sont pendus le lendemain, sans même que le régicide ne soit rendu public. Durant plusieurs semaines, on cache au peuple et à la cour les raisons pour lesquelles le roi est alité.
Au cours des semaines suivantes, certains membres de la famille Távora cherchent à fuir de Lisbonne. Ils sont arrêtés dans le village de A-dos-Ruivos (près Bombarral), puis sont emprisonnés : la marquise de Leonor de Távora, son époux le comte d’Alvor, leurs fils, filles et petits-enfants, tous se retrouvent en cellule. Sont également soupçonnés de complots et emprisonnés, José de Mascarenhas da Silva e Lencastre, comte de Santa Cruz et duc d’Aveiro, le marquis d’Alorna et le comte d’Atouguia, ainsi que leurs familles. Le confesseur Gabriel Malagrida est également placé sous les verrous.
Tous sont accusés de haute trahison et de tentative de régicide. Des preuves sont présentées durant leur procès, qui se tient devant une chambre de justice d’exception, l’inconfidence2 : a) les aveux des deux tireurs pendus ; b) l’une des armes du crime retrouvée qui appartient au duc d’Aveiro ; c) le fait que seuls les Távora connaissaient le chemin emprunté par le roi ce soir-là. Du côté de la défense, la marquise voulut plaider en faveur d’une attaque de simples brigands et rappelle que le roi ne prenait aucune protection avec lui ce soir-là, mais ne fut pas entendue : le procès fut expédié courant décembre.
Les membres du clan Távora récusèrent l’ensemble des accusations. La sentence tombe : tous les membres de la famille, femmes enfants compris, seront exécutés, leurs biens saisis, leurs demeures rasés, le sol salé, leurs titres déchus et leurs armes effacées. Seule l’intervention de la reine Mariana Victoria et de la princesse héritière Maria Francesca permet de réduire le nombre de condamnés à mort et donc d’épargner femmes et enfants. La marquise de Távora fut la seule femme exécutée, en compagnie de dix hommes, dont trois valets du duc d’Aveido.
Le 13 janvier 1759, dans un champ à Belém près de Lisbonne, une grande estrade en bois est installée sur laquelle sont disposés des roues, des croix de saint André équipées de lacets étrangleurs. Sous le vaste échafaud, on installe un bûcher. La marquise monte la première et est décapitée à l’épée devant son fils et son mari, qui eux sont ligotés. Ensuite sont à demi étranglés seulement les dix autres condamnés, puis on les bastonne et on les dispose sur les roues pour leur briser les membres. Quand tout est fini, le bûcher est allumé. La terre est ensuite salée et interdiction d’y construire ou cultiver est ordonnée.
Dans le public, le roi est présent, ainsi que toute la cour, dont de nombreux parents indirects : le premier ministre les avait convoqués sur ordre du roi, afin de leur infliger ce spectacle.
Aujourd’hui encore, on trouve à cet endroit de la banlieue de Lisbonne, un beco do Chão Salgado (impasse du sol salé). Tout au bout, on remarque les restes d’un ancien autel mémoriel élevé aux Távora, mais qui ne porte aucune inscription.
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